Tous les possibles

ImageParfois je me souviens de ces chevaux de bois,
deux mains agrippées autour de l’encolure
en haut, en bas, petits visages en émois ;
la musique aigre en berce l’allure.

Le manège monotone tourne, roule ;
un tour puis deux puis trois le regard étourdi
ne capture plus que cris, couleurs dans la foule
Un accordéon au loin meurt, touches jaunies.

La fête bat son plein sur les passants radieux,
en cadence, à une corde suspendu,
un lutin descend sous les regards anxieux ;
puis soudain remonte dans l’air, inattendu.

La chance fugace est emportée par le vent,
balayée au son des notes et corps joyeux ;
c’est alors que l’enfant s’en saisit goulûment,
attrape l’objet de son désir par la queue.

Rien qu’un bout de chiffon contre sa poitrine
ou plutôt tous les possibles dans sa paume,
il affiche sa victoire, s’imagine
en riant, prince au sommet d’un royaume.

 

Photo de Bettina Frenzel, de la série « Wiener Bilder »

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