musique
A la croisée des chemins entre la musique et la littérature
La musique de chambre était jouée par les membres de l’Orchestre Symphonique de Chicago (CSO) et de l’Opéra Lyrique : Liba Shacht, Carol Cook, John Sharp
et le tour littéraire à travers la vie et les écrits de Madame de Staël mené par: Isabelle David, Adam Hilevsky et Melisha Mitchell.
Luigi Boccherini (1743-1906), Sonata for Violin and Cello
Allegretto spirito
Vivace
Grave
Allegro assai
Ludwig van Beethoven (1770-1827), String trio in C moll Opus 9 Nr3
Allegro con spirito
Adagio con espressione
Scherzo, Allegro molto e vivace
Finale, Presto
Mais qui est Madame de Staël?
une femme d’un autre temps,
une femme dont le nom et le titre évoquent l’aisance et la lignée,
une femme de plume,
une femme de lettres,
une femme de tête – celle qui la tient si bien à Napoléon en personne,
une femme qui transcende les genres,
une femme adulée, courtisée par l’élite intellectuelle de l’époque,
une femme tout court, faite de contradictions, pleine d’émotion, d’une énergie rare,
une femme qu’on aimerait croiser, non sans craintes mais certes tout en admiration….
…enfin une femme sur laquelle vous apprendrez bien plus si vos pas vous mènent vers le salon de l’Alliance vendredi 20 mai à 18h30.
On y fera conversation, comme il fut de coutume au 18e et 19e siècles.
On y écoutera de la musique jouée avec brio.
On y goûtera ensuite quelques mets simples mais raffinés.
Littérature et musique mais aussi histoire, philosophie et politique s’invitent donc à l’Alliance pour une soirée d’exception.
Au bord des notes
Un autre endroit, mais toujours les bords de l’eau, Chicago River coule en bas et se jette plus loin dans le lac. La lumière se reflète dans les immeubles d’en face, un fin rayon de soleil direct éclaire la pièce où se regroupent quelques privilégiés. Les doigts comme animés d’une vie propre se lancent, déchirent le tissu des conversations amorcées.
17h30, concert privé chez Isabelle Olivier qui joue ses dernières compositions.
Deux ans plus tard, l’opéra librement inspiré du Baron perché de Calvino prend son élan ; il est fini quasiment pour la partie orchestrale et l’instrument central : la harpe. D’autres viendront s’y joindre : guitares, contrebasses, violons, voire synthétiseurs. Des voix aussi, un quatuor composé de deux hommes et deux femmes.
La harpe, point central, seul représenté pour le concert de ce soir, se donne à fond, cordes, bois, coffre, chevilles, pédales et boutons. Rien n’est laissé de côté et tout participe avec intensité. Côme monte dans l’arbre, fuit la société d’une branche à l’autre, impose sa liberté entre ciel et terre. On ferme les yeux, se laisse porter par une musique nouvelle, si loin des représentations traditionnelles liées à cet instrument.
Etre à quelques centimètres de la harpe, la sentir vibrer et remplir l’espace est unique et ne se retrouvera sans doute pas dans l’opéra final, où elle se fera guide, donnera le ton, mais n’aura plus l’exclusivité. Je profite donc du moment.
Un concert vient d’être donné cet été près de Paris, une magnifique création incluant une quarantaine d’artistes, le tout dans la féérie d’un château médiéval. D’autres représentations sont prévues au printemps et à l’été prochains à Chicago, en salle et en plein air….
Une histoire musicale à suivre donc, perchée entre Paris et Chicago.
La harpe, à la croisée des cultures et des genres
Isabelle Olivier harpiste et compositrice prépare avec l’Ecole Franco-Américaine de Chicago (EFAC) un spectacle « Don’t worry, be haRpy » librement adapté du Baron perché d’Italo Calvino, l’opéra sur lequel elle travaille actuellement.
Histoire
Nous sommes en Ligurie, au 18e siècle. Côme, un petit aristocrate de 12 ans, refuse de manger le plat d’escargot que ses parents lui servent. Il se rebelle, s’échappe en grimpant dans un arbre et décide de ne plus jamais en descendre.
We are in Liguria, in the 18th century. Côme, a young aristocrat- only 12 years old, refuses to eat the snail dish that his parents serve him. He rebels, escaping by climbing a tree and decides never to come down.
« Côme Laverse du Rondeau
Il vécut dans les arbres
Aima toujours la terre
Monta au ciel »
Italo Calvino
Programme :
Intro Oiseau – chants
Lunch – danse
Texte
Alone in a Tree – harpe solo
Tribal Dance – bruitage
Rock it – harpe solo
Côme – harpe solo
Forest Mood – texte, danses
Waltz – danse, instruments (piano, clarinette, violoncelle)
Abstraction – improvisation instruments
Blues – harpe solo
Côme back – chants
Final – chants, instruments
Chicago, mercredi 25 février 2015 à 18 heures (Auditorium d’Abraham Lincoln Elementary School)
Voix de stras’ à Chicago, puis à Vienne, puis ailleurs
Dimanche après midi, Chicago, des voix résonnent dans l’église de Saint Chrysostom, chantent a cappella des morceaux couvrant deux siècles, une dizaine de langues, de pays et de cultures. L’audience voyage, de Strasbourg à Syracuse en passant par Hambourg, Helsinki, Budapest, Varsovie, Moscou, Madrid et Athènes. Environ soixante minutes et un tour du monde au sommet de la tessiture, porté par six femmes, sopranos et mezzo-sopranos, chanteuses de l’ensemble vocal « Voix de stras’ », originaire de Stras – bourg, dirigé par Catherine Bolzinger.
On apprécie au passage la polyphonie ludique de l’expression, le raccourci familier voire affectueux du lieu, mais aussi l’image du verre qui imite le diamant. Les voix de Stras’, précieuses et brillantes, font miroiter toutes leurs facettes, cisellent l’air, se faisant tantôt sirènes, tantôt furies, amoureuses, ou magiciennes. Les langues changent ; malléables, elles prennent la forme de Lieder aux intonations sacrées, puis celle de morceaux plus contemporains où l’amour se déclame en vers célèbres et se perçoit en cris de joie ou de peine.
Les silhouettes fines vêtues de noir incarnent un personnage, vivent une sensation, transmettent un message – L’expérience théâtrale est très proche et le public est subjugué.
Invité par le forum international de musique classique, Classical : Next, Voix de Stras’ sera en Autriche, à Vienne du 14 au 17 mai prochain. Le groupe se produira notamment à l’Institut français de Vienne, pour une matinée concert le jeudi 15 mai à 11h30. Le showcase Classical Next 2014 aura lieu ensuite le 16 à 22h40 à Porgy and Bess, riemergasse 11, 1010 Wien.
Que les Viennois se le disent et pour moi, une raison de plus de vouloir y être….
Pour plus d’info sur Voix de stras’: http://voixdestras.eu
Poésie et musique
Alliance Française de Chicago
A partir de septembre 2013 et tous les mercredis de 19h45 à 21h45
On déclame, on récite, on fait raisonner puis on écoute; enfin la voix porte et l’emporte.
Un poème lu, qu’est-ce? Quelques mots qui saupoudrent le temps, de longs silences qui enveloppent le lecteur, des morceaux de vie arrachés au texte.
On s’y baigne, s’en imprègne, joue à saute-moutons avec les vers ; on comprend soudain l’indicible ou bien laisse mousser les sensations. Car on peut décider de plonger dans les profondeurs ou de simplement nager à la surface. C’est selon, les aptitudes, les envies. La voix ponctue le sens, ouvre les barrières et donne des possibles.
Un poème lu est un poème en vie.
De la lecture à la chanson, ce n’est plus alors qu’une histoire de rythme. En musique, je propose donc de découvrir la poésie classique, de François Villon à Baudelaire et Aragon….
Groupe de lecture
Nouveau programme Littéraire
Alliance Française
Calendrier 2013-2014
- 16 septembre et 28 octobre 2013 – Belle du seigneur d’Albert Cohen – 1968
- 2 décembre 2013 – Heureux les heureux de Yasmina Reza – 2013
- 27 janvier 2014 – Le roman sur la chute de Rome de Jerôme Ferrari – Goncourt 2012
- 3 mars 2014 – Les pays de Marie-Hélène Lafon – 2012
- 21 avril 2014 – Journal d’un corps de Daniel Pennac – 2012
- 19 mai 2014 – Une année studieuse d’Anne Wiazemsky – 2012
Cercle Proust
A la recherche du temps perdu en long en large et en travers. Prochaine rencontre : Septembre 2013
Photo Bettina Frenzel Wienerlied – (de la série Wiener Bilder)
Une œuvre en cours de création
Un nouveau concert privé d’Isabelle Olivier et la beauté d’assister à la création de son opéra jazz et harpe, intitulé « Don’t worry, be haRpy ».
Environ vingt-cinq minutes de plus que lors du dernier concert auquel j’assistais, et une œuvre qui s’étoffe, devient de plus en plus riche. S’il est un son possible à tirer de l’instrument, Isabelle l’a trouvé. Elle explore, les cordes, l’ossature de la harpe, joue des pédales, de l’inclination de l’instrument, des résonances, et ne craint pas d’employer d’autres éléments ou objets pour augmenter les possibilités, faire jaillir du néant sa composition. Le baron perché passe d’une branche à l’autre et tous les oiseaux pépient, accompagnent de leurs chants les bruits de la forêt de Ligurie.
Quelques morceaux de papier, insérés entre les cordes, donnent aux notes un accent métallique, une petite manivelle – sorte de tire bouchon à l’embout en acier, augmente les vibrations sonores, des gouttelettes d’eau au bout des doigts créent à s’y méprendre les vocalises des mésanges, des étourneaux ou des fauvettes.
Les notes pleuvent, joyeuses ou tristes, fortes ou douces; et la petite phrase musicale revient, ponctue le morceau et capte le spectateur qui chaque fois la retrouve, la suit, attend sa disparition puis son retour, ravi.
Le projet sera en ligne prochainement sur « kickstarter », pour une période d’un mois pendant laquelle tous ceux qui veulent voir ce beau projet d’opéra éclore, peuvent contribuer en apportant leur soutien financier.
A la harpe viendront alors s’ajouter d’autres instruments, d’autres musiciens…..bien plus à suivre….et d’ici là, http://www.isabelleolivier.com.
Un concert, une harpe et plein d’inspiration
Instrument souvent noyé dans l’orchestre, touche romantique aux échos d’une époque révolue, rappel désuet de salons cossus, ou encore imagerie de conte de fée, la harpe classique est un instrument peu connu du public, et bien souvent sous-estimé.
Les doigts glissent, s’agrippent ; le corps est arc-bouté sur l’objet impressionnant et lourd. Un rideau de cordes coupe l’espace en deux, sépare les sons, des plus aigus au plus sonores. La harpiste joue et les associations jaillissent. Elles sont nombreuses : eau, cailloux, feuilles, vent, tonnerre, brise, tempête – on reconnaît bientôt tous les éléments. Quant aux couleurs, elles se dessinent avec les notes tantôt douces, mélancoliques ou bien fortes et colériques. Du bleu au rouge, du pastel au foncé on laisse le voyage commencer.
Chicago, fin de soirée, les derniers rayons du soleil diffusent un halo orangé, ville et hautes tours du centre servent de coulisse à l’instrument bien planté au milieu de la pièce. Les notes s’égrainent, rapides et aériennes, sautent de l’une à l’autre, caracolent. Une vingtaine de personnes, d’amis ou de simples connaissances assistent à ce concert privé et écoutent en avant première quelques morceaux d’une œuvre ambitieuse, encore à l’ébauche, née de l’amour de la musique et de celle d’un livre, celui d’Italo Calvino Il barone rampante (Le baron perché).
1767, dans une petite ville de Ligurie, Cosimo Piovasco di Rondò, a 12 ans et est le fils ainé d’un aristocrate. Forcé lors du repas familial à avaler contre son gré un plat d’escargots il se rebelle contre la rigueur familiale, et se refugie dans les arbres du parc jurant de ne plus jamais en redescendre. Médusée la famille assiste jour après jour au siège que tient Cosimo, réalisant bien vite que la lubie infantile s’est transformée en résistance radicale et est devenue l’expression d’une liberté totale. Les semaines passent, les mois puis les années et reprenant le titre de son père après la mort de celui-ci, il devient le baron perché, voyage d’un arbre à l’autre, et vit sa vie d’homme, de penseur, dans les airs.
Roman d’aventures mais aussi conte philosophique (car le « I would prefer not to » de Melville n’est pas loin), Il barone rampante invite à penser, incite à rêver et aussi à jouer….
Et bien sûr qui dit perché(e), sur un arbre, un livre, ou un instrument, dit se donner les moyens de découvrir le monde sous une perspective différente, dit pouvoir survoler afin de mieux circonscrire.
La harpiste, Isabelle Olivier, s’inspire du livre de Calvino, pour rédiger son opéra jazz et harpe, un projet auquel se joindront bientôt d’autres musiciens et chanteurs. Pour l’heure les notes dansent, rebondissent comme les sauts du baron, du chêne au magnolia, du mûrier au cerisier ; la nature est reine, protectrice ou menaçante, les sensations sont à fleur de peau et les rencontres se tissent sur fond de verdure – entre ciel et terre.
Alors les yeux fermés et je jour se couchant sur la ville, on s’envole au plus profond des bois avec Cosimo, qui soudain a troqué les lianes de la forêt pour des cordes de la harpe.
Photo Bettina Frenzel Wiener Wald – (de la série Wiener Bilder)
Récital de mélodies françaises
La soprano, Nathalie Colas et le pianiste, Daniel Schlosberg, seront le 4 avril 2013 à Chicago (Abraham Lincoln Elementary School – 615 West Kemper Place, Chicago 60614) pour un Récital de mélodies françaises (18h-19h30).
Le programme couvrira des morceaux classiques tirés de poèmes connus ainsi que des chansons plus populaires et fera participer les élèves de l’école franco-américaine de Chicago (EFAC) ainsi que d’Abraham Lincoln Elementary School.
Pour le programme choisi
Lecture : La Tulipe, poème de Robert Desnos
Chant: Le Papillon et la fleur, poème de Victor Hugo – – – G. Fauré
Lecture : deux fables de Jean de La Fontaine
Chant: Le Corbeau et le Renard – – – – B. Godard
Lecture : L’enfant qui a la tête en l’air, poème de Claude Roy
Chant : quatre chansons pour enfants – – – F. Poulenc
La tragique histoire du petit René, poème de Jaboune
Nous voulons une petite soeur, poème de Jean Nohain
Le petit garçon trop bien pensant, poème de Jaboune
Monsieur Sans-Souci, poème de Jaboune
** pause **
Chocolat Chaud : morceau chanté par les élèves de la chorale Française de Lincoln
Chant : La Pastorale des Cochons Roses, poème d’Edmond Rostand – – – E. Chabrier
Chant : Villanelle des petits Canards, poème de Rosemonde Gérard
Chant : Les feuilles mortes – – – J. Kosma
Chant : La vie en Rose – – – M. Monnot
Lecture : Les oiseaux perdus, poème de Maurice Carême,
Chant : Romance de l’Etoile, extrait de L’Etoile – – – E. Chabrier
Chant : «Ah que j’aime les militaires » extrait de La Grande Duchesse de Gerolstein – – – J. Offenbach
Le soprano en quelques mots
Nathalie Colas est née à Strasbourg, en France. Elle est diplômée de l’université de DePaul School of Music à Chicago. Elle est aussi titulaire d’un master de chant classique et de musique de chambre baroque du Conservatoire Royal de Bruxelles, en Belgique ainsi que d’un master du Studio d’Opéra, de l’Université des Arts de Berne, en Suisse.
Dans le cadre de la classe Internationale de Lied d’Udo Reinemann à Bruxelles, Nathalie a étudié la mélodie et le Lied avec, entre autres, Edith Wiens, Roger Vignoles et Hartmut Holl.
Son répertoire est riche et varié.
Elle a interprété pour l’opéra les rôles de:
– Despina, dans Cosi Fan Tutte de Mozart
– Julia dans Romeo und Julia de Boris Blacher
– Serpina dans Il Curioso Indiscreto d’Anfossi
– Rosina dans Il Barbiere di Siviglia de Paisiello
– Alceste dans Antigona de Myslivecek
– Amaryllis dans Dido and Aneneas de Purcell
Elle a chanté en tant que soliste de concert:
– la Trauerode de J-S Bach
– la Messe en ut de F.X. Richter
– la Messe Solennelle de Gounod
– le Requiem de Dvorak
– la Messe en Si de Schubert
– une série de concert du « Chicago Bach Ensemble », cantates BWW 82 et BWV57
Elle est aussi l’une des solistes du « Fonema Consort », ensemble de musique contemporaine de Chicago.
Elle a participé enfin aux créations d’œuvres d’Aperghis, de Dusapin et de Christophe Bertrand et réalisé un enregistrement de créations par de jeunes compositeurs européens avec l’ensemble vocal “Voix de Stras”.
Pour plus d’info, voir son site: http://www.nathalie-colas.com/