Une voix familière
Cette voix familière, mienne,
vibrante, près des mots réconforts,
seule à faire danser en volutes
voluptueuses les espoirs les plus fous,
dissipe les peurs, berce le présent.
Elle seule calme les fureurs naissantes
monstres effrayants de l’angoisse moite
à l’affût d’une faiblesse prochaine.
Raisonne la raison chancelante
d’un écho simple aux accents caressants.
S’en passer pour fondre dans l’oubli,
ce serait renoncer et mourir
au jour, au bonheur du lendemain
sans elle, ne plus rêver mais glisser
noir, triste et amère vers la fin.
Souffrance quand il faut l’attendre
et que les heures à tuer, maudites,
se refusent, s’étirent inflexibles,
sonnant l’absence, vidant la vie
de sa voix familière, mienne.